Avec les indices boursiers de Bay Street et de Wall Street qui ont récemment atteint des sommets historiques, les jeunes investisseurs pourraient être tentés d’acheter massivement des actions et de renoncer à des placements à revenu fixe plus stables, sans se rendre compte du risque réel qu’ils prennent.
Les portefeuilles sont traditionnellement composés à 60 % d’actions et à 40 % de titres à revenu fixe. Chris Merrick, fondateur et propriétaire de Merrick Financial, estime que cette répartition reste intéressante pour les nouveaux investisseurs, car la part des titres à revenu fixe réduit la volatilité du portefeuille.
Toutefois, les jeunes investisseurs qui connaissent un peu mieux le marché et ont une tolérance au risque plus élevée peuvent parfois porter cette répartition à 80 % d’actions et 20 % de titres à revenu fixe, ajoute-t-il.
«En règle générale, plus vous êtes jeune, plus vous pouvez prendre de risques en augmentant la part des actions par rapport aux titres à revenu fixe», souligne M. Merrick.
«Cependant, les finances personnelles relèvent davantage de la sphère privée que de la finance, car la finance est de la psychologie, pas une science exacte.»
Il ne recommande généralement pas un portefeuille composé exclusivement d’actions.
Si les personnes qui ont plus d’expérience sur le marché peuvent absorber des risques plus importants et les fluctuations du marché, d’autres facteurs entrent également en jeu.
Selon M. Merrick, il y a trois éléments clés à prendre en compte en matière de risque: la capacité d’une personne à supporter des pertes, le niveau de risque nécessaire à la croissance et la capacité émotionnelle d’une personne à faire face aux fluctuations du marché.
Il ajoute que parfois, les gens investissent 100 % de leur capital dans des actions, mais vendent ensuite lors des baisses du marché. Le meilleur plan consiste à «en avoir un auquel vous vous tenez plutôt que d’avoir plus d’actions».
La psychologie des finances
Sandi Martin, planificatrice financière agréée chez Sandi Martin Financial Planning, explique que la capacité d’une personne à prendre des risques est différente de son habilité psychologique à prendre des risques. Elle indique que la capacité à prendre des risques dépend en grande partie de si cette personne est capable de contrôler le moment où elle retire son argent de son portefeuille d’investissement.
«Si vous en êtes capable, et si cela se produit dans 30 ou 40 ans, alors il n’y a aucune raison de ne pas investir dans un portefeuille à très forte croissance à long terme.»
Une pondération de 80 % en actions ne serait pas anormale pour un investisseur ayant un horizon de 40 ans, ajoute Mme Martin. Elle ne recommande pas une pondération de 100 % en actions.
«J’ai vu des gens investir à 100 % dans des actions, et cela me rend un peu nerveuse. Je pense qu’il y a des raisons d’avoir une part un peu plus conservatrice ou basée sur les liquidités dans un portefeuille», prévient-elle.
Mme Martin ajoute qu’il peut parfois y avoir un déficit d’information, les investisseurs étant mieux informés sur les actions que sur les obligations.
Les titres à revenu fixe agissent différemment des actions et sont nécessaires pour un portefeuille bien diversifié, avance-t-elle. Ils peuvent également fournir un revenu prévisible que les investisseurs peuvent utiliser pour rééquilibrer leur portefeuille entre les différentes classes d’actifs.
Selon Mme Martin, la meilleure façon d’investir dans des titres à revenu fixe dépend du montant dont dispose l’investisseur.
Elle ajoute que les fonds communs de placement à revenu fixe ou les FNB sont parfaits pour les personnes qui ont moins d’argent à investir, à condition que les frais de gestion des fonds restent faibles. En revanche, elle indique que l’achat d’obligations individuelles peut être plus avantageux pour les personnes qui ont plus d’argent à investir.
Dans l’ensemble, Mme Martin explique qu’un bon investissement dans les titres à revenu fixe nécessite une variété de dates d’échéance et différents types d’obligations, tant gouvernementales que d’entreprises, nationales et étrangères.
Les FNB de répartition d’actifs
Selon M. Merrick, les FNB de répartition d’actifs constituent un autre moyen de diversifier largement son portefeuille. Il ajoute que ces produits peuvent aider à résoudre les problèmes d’équilibre, car ils offrent «des montants prédéfinis d’actions et de titres à revenu fixe».
Les FNB de répartition d’actifs peuvent offrir différentes répartitions entre obligations et actions et sont souvent diversifiés à l’échelle mondiale, rappelle M. Merrick.
«Ils achètent essentiellement l’indice, qui s’est révélé supérieur sur de longues périodes par rapport à la sélection individuelle d’actions», explique-t-il.
M. Merrick insiste sur le fait que l’achat et la vente de titres individuels sont «exceptionnellement difficiles» pour les investisseurs qui tentent de surpasser le marché, soulignant que même de nombreux investisseurs professionnels en sont incapables.
Selon Mme Martin, les investisseurs ayant des horizons plus lointains qui cherchent à se constituer un patrimoine pour leur retraite pourraient disposer de plus de temps sur le marché qu’ils ne le pensent.
«Beaucoup de gens considèrent l’investissement comme une activité à mener entre aujourd’hui et la retraite, après quoi ils cessent d’investir, mais ce n’est pas vrai», conseille-t-elle.
«Une personne au début de la trentaine peut avoir un horizon temporel de 60 ans, car elle ne retire pas tout son argent d’un seul coup. Elle espère certainement disposer d’un portefeuille à gérer pendant de nombreuses années après sa retraite.»

