Le Canada occupe le 61e rang sur 67 du classement de l’Indice de performance climatique (IPC) 2026, publié par les organisations Germanwatch, le Réseau action climat et NewClimate Institute, mardi.
Le Canada a amélioré son classement d’une position dans la dernière année, passant du 62e au 61e rang.
«Mais ce changement de rang ne s’explique absolument pas par une meilleure performance», a souligné Emilie Belliveau, qui a contribué à l’évaluation du Canada.
«Notre rang a changé en raison de la détérioration des performances de pays comme les États-Unis et la Russie», a ajouté la responsable du programme de transition pour le groupe Environmental Defence.
Le Canada continue de recevoir une note «très faible» dans les catégories «émissions de GES» et «énergies renouvelables et consommation d’énergie», et une note «faible» dans la catégorie «politique climatique».
«Nous constatons aujourd’hui un recul généralisé en matière de politique intérieure», a souligné Emilie Belliveau, en entrevue avec La Presse Canadienne depuis le Brésil, où elle participe à la COP30.
Le rôle du Canada à la COP est critiqué
Selon Mme Belliveau, le Canada n'a pas joué un rôle positif depuis le début de la Conférence de Belém sur les changements climatiques.
«La présidence brésilienne, la majorité des nations du monde et la société civile ont souligné qu’il est crucial d’agir avec ambition, équité et de disposer des fonds nécessaires pour mettre en œuvre les solutions à notre portée. Mais le Canada reste les bras croisés et s’efforce de développer davantage d’infrastructures nationales liées aux combustibles fossiles, ce qui est exactement le contraire de ce dont nous avons besoin. Il n’est donc pas surprenant que le Canada soit classé dans les derniers en matière de performance climatique.»
Et il n'est pas surprenant non plus, a-t-elle ajouté, que le Canada se soit vu décerner le prix «Fossile du jour», mardi.
Chaque jour de la COP, le Fossile du jour est remis aux pays qui «sont les meilleurs pour être les pires et qui en font le plus pour en faire le moins» en matière d’action climatique, selon le Réseau action climat Canada.
C'est la première fois depuis 2014, alors que Stephen Harper était premier ministre, que le Canada reçoit ce prix satirique de la part des organisations de la société civile présentes à la COP.
«J’espère que cela envoie un message clair au premier ministre Mark Carney: le monde constate le recul de ce gouvernement face à la crise climatique et son silence à ce moment crucial pour le multilatéralisme, et ce n’est pas acceptable», a écrit Caroline Brouillette, directrice exécutive du Réseau action climat Canada, dans un communiqué.
Seuls les Émirats arabes unis (62), la Russie (63), les États-Unis (65), l'Iran (66), l'Arabie saoudite (67) et la Corée du Sud font pire que le Canada, selon l'indice annuel de performance climatique.
L'IPC, publié depuis 2005, classe les efforts d'atténuation du climat de 63 pays et de l'Union européenne, «qui représentent collectivement plus de 90 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre», selon les auteurs du classement.
Les résultats sont compilés avec l’aide de «450 experts nationaux évaluant les politiques climatiques nationales et internationales les plus récentes de leur pays».
Le rapport publié mardi souligne «qu’aucun pays n’est assez fort dans toutes les catégories pour obtenir une note globale très élevée, les trois premières places restent donc vacantes».

