Le pape Léon XIV a exhorté lundi les pays réunis pour la COP 30 à prendre des mesures concrètes pour enrayer le changement climatique qui menace la planète.
Il leur a déclaré que l'humanité ne répond pas adéquatement au réchauffement climatique et que la création divine «crie de douleur sous les inondations, les sécheresses, les tempêtes et une chaleur accablante».
Dans un message vidéo diffusé aux chefs religieux réunis à Belém, Léon XIV a affirmé que des progrès avaient été réalisés, «mais insuffisants».
«Une personne sur trois vit dans une grande vulnérabilité à cause de ces changements climatiques, a-t-il souligné. Pour eux, le changement climatique n'est pas une menace lointaine, et les ignorer, c'est nier notre humanité commune.»
Son message est intervenu alors que les pourparlers entamaient leur deuxième semaine, avec l'arrivée de ministres de haut niveau de gouvernements du monde entier aux abords de l'Amazonie brésilienne pour participer aux négociations.
La journée de lundi a été marquée par des discours, plusieurs dirigeants de pays du Sud témoignant avec émotion des conséquences dévastatrices des phénomènes météorologiques extrêmes et des catastrophes naturelles récents.
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Les pays vulnérables ont insisté sur la nécessité d'adopter des mesures plus ambitieuses lors de ces pourparlers, les dirigeants mondiaux commençant à reconnaître que la Terre dépassera presque certainement la limite espérée de 1,5 degré Celsius de réchauffement depuis l'ère préindustrielle.
Il s'agissait de l'objectif fixé lors de ces mêmes pourparlers en 2015, dans le cadre de l'accord historique de Paris.
Les scientifiques affirment qu'en plus des chaleurs meurtrières, le réchauffement de l'atmosphère entraîne des phénomènes météorologiques extrêmes plus fréquents et plus meurtriers, tels que des inondations, des sécheresses, des pluies torrentielles et des ouragans plus puissants.
Le souverain pontife a mentionné qu'il restait encore du temps pour respecter l'Accord de Paris, mais que ce temps était compté.
«Soyons honnêtes: ce n’est pas l’Accord qui échoue, c’est notre réaction. Ce qui fait défaut, c’est la volonté politique de certains», a-t-il soutenu.
Léon XIV est entré dans l’histoire cette année en devenant le premier pape américain et a fait sien l’héritage environnemental du pape François, notamment en rejetant les climatosceptiques.
Les États-Unis, deuxième plus grand pollueur mondial, boycottent la conférence. Le président américain Donald Trump a qualifié le changement climatique de «plus grande supercherie jamais perpétrée contre le monde» lors d’un discours à l’Assemblée générale des Nations unies en septembre.
Le responsable du climat à l’ONU, Simon Stiell, a avancé que les paroles de Léon XIV «nous incitent à continuer de choisir l’espoir et l’action».
David Gibson, directeur du Centre sur la religion et la culture de l’Université Fordham à New York, a affirmé que le pape s’impose comme le leader moral le plus influent au monde dans la lutte contre le changement climatique.
«Ce message fait de Léon XIV la voix du reste du monde, en particulier de l’hémisphère Sud, où le changement climatique ravage les populations vulnérables d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine», a-t-il ajouté.