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Le Hamas affirme qu'il étudie toujours une proposition américaine de cessez-le-feu

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Le plan de cessez-le-feu, approuvé par les responsables israéliens, a suscité une première réaction froide de la part du groupe militant.

De la fumée s'élève dans le ciel après une frappe aérienne israélienne, tandis que des Palestiniens fuyant Jabaliya se déplacent avec leurs biens dans la ville de Gaza, le vendredi 30 mai 2025. (Jehad Alshrafi | Associated Press)

Le Hamas a annoncé vendredi qu'il étudiait toujours une proposition américaine de cessez-le-feu temporaire dans la bande de Gaza, où 27 personnes ont été tuées lors de nouvelles frappes aériennes israéliennes, selon des responsables hospitaliers.

Le plan de cessez-le-feu, approuvé par les responsables israéliens, a suscité une première réaction froide jeudi de la part du groupe militant.

Les négociateurs américains n'ont pas rendu publics les termes de la proposition. Cependant, un responsable du Hamas et un responsable égyptien, s'exprimant sous couvert d'anonymat pour parler de ces discussions sensibles, ont déclaré jeudi que le Hamas appelait à une pause de 60 jours dans les combats, à des garanties de négociations sérieuses menant à une trêve durable et à l'assurance qu'Israël ne reprendrait pas les hostilités après la libération des otages, comme il l'a fait en mars. 

Dans un communiqué laconique publié vendredi, le Hamas a indiqué mener des consultations avec les factions palestiniennes au sujet de la proposition reçue de l'envoyé américain Steve Witkoff.

Bien que des modifications aient pu être apportées à cette proposition, la version confirmée précédemment appelait les forces israéliennes à se retirer sur les positions qu'elles occupaient avant la fin du dernier cessez-le-feu. Le Hamas libérerait 10 otages vivants et plusieurs corps pendant la trêve de 60 jours en échange de plus de 1100 Palestiniens emprisonnés par Israël, dont 100 purgeant de longues peines après avoir été reconnus coupables d'attaques meurtrières.

Chaque jour, des centaines de camions transportant de la nourriture et de l'aide humanitaire seraient autorisés à entrer à Gaza, où, selon les experts, un blocus israélien de près de trois mois – légèrement assoupli ces derniers jours – a poussé la population au bord de la famine.

«Des négociations sont en cours sur la proposition actuelle», a affirmé vendredi l'ambassadrice du Qatar auprès des Nations Unies, Alya Ahmed Saif Al-Thani, faisant référence aux pourparlers entre son pays, les États-Unis et l'Égypte.

Bassem Naim, haut responsable du Hamas, a déclaré jeudi que la proposition américaine «ne répond à aucune des revendications de notre peuple, au premier rang desquelles celle de mettre fin à la guerre et à la famine».

L'incertitude entourant cette nouvelle proposition est survenue alors que des responsables hospitaliers ont annoncé que 27 personnes avaient été tuées vendredi lors de frappes aériennes distinctes. Une frappe qui a touché une tente à Khan Younis, dans le sud du pays, a fait 13 morts, dont huit enfants, ont indiqué des responsables hospitaliers. L'armée israélienne n'a pas fait de commentaire dans l'immédiat.

Par ailleurs, les corps de 12 personnes, dont 3 femmes, ont été transportés vendredi à l'hôpital Shifa depuis le camp de réfugiés voisin de Jabaliya. Le Croissant-Rouge palestinien a indiqué que les corps de deux autres personnes avaient été transportés vers un hôpital de la ville de Gaza.

Des responsables hospitaliers ont également indiqué vendredi qu'au moins 72 personnes avaient été tuées à Gaza la veille. Ce chiffre n'inclut pas certains hôpitaux du nord, largement isolés en raison des combats. 

Depuis le début de la guerre, plus de 54 000 habitants de Gaza, principalement des femmes et des enfants, ont été tués, selon le ministère de la Santé de Gaza, qui ne fait pas de distinction entre civils et combattants dans son décompte. La guerre a débuté le 7 octobre 2023 avec l'attaque du Hamas contre Israël, qui a fait environ 1200 morts.

Certains habitants de Gaza ont déclaré que leur espoir d'un cessez-le-feu était tempéré par la déception répétée face à l'échec des négociations, qui n'ont pas abouti à un accord durable.

«C'est la guerre de la famine, de la mort, du siège et des longues files d'attente pour la nourriture et les toilettes», a confié Mohammed Abed à l'Associated Press à Deir al-Balah, ville du centre de Gaza. «Cette guerre est le cauchemar de 2025, de 2024 et de 2023.»

M. Abed a expliqué que sa famille et lui peinaient à trouver de la nourriture, qu'il attendait trois heures pour obtenir une petite quantité de riz et ne mangeait qu'un seul repas par jour.

«C'est déchirant de voir des gens mourir de faim à cause de la politique. La nourriture et l'eau ne devraient pas être utilisées à des fins politiques», a-t-il déclaré. 

Un autre habitant de Gaza, Mohammed Mreil, a déclaré à propos de la possibilité d'une trêve: «Nous voulons vivre et nous voulons qu'ils (les Israéliens) vivent. Dieu ne nous a pas créés pour mourir.»