Un nouveau rapport indique mardi que l’industrie des boissons s’est développée pour répondre à l’évolution des goûts des Canadiens, alors que la demande en boissons saines et sans alcool augmente.
Le rapport du Conference Board du Canada, financé par l’Association canadienne des boissons, précise que les ménages ont dépensé 12,5 milliards $ en boissons non alcoolisées en 2024, soit 3 % de plus qu’avant la pandémie.
Cette catégorie comprend les boissons gazeuses, les jus de fruits, l'eau en bouteille, le thé glacé et prêt à boire, ainsi que les boissons à base de café et les boissons non gazeuses.
Toutefois, les dépenses des ménages en boissons non alcoolisées ont diminué par rapport au sommet d’un peu plus de 13 milliards $ atteint pendant la pandémie, enregistrant une baisse de 4,4 % depuis 2020.
Le Conference Board prévoit que les dépenses des ménages en boissons non alcoolisées dépasseront à nouveau les 13 milliards $ d’ici 2029.
«Ce marché reste manifestement solide et ne fera que croître. En fin de compte, les Canadiens cherchent à faire des choix plus sains», explique Candace Baldassarre, analyste principale chez Mintel, une société d’études de marché.
Les recherches de Mintel montrent que cette tendance est particulièrement forte chez les hommes âgés de 20 à 34 ans.
Mme Baldassarre ajoute qu’environ la moitié des Canadiens essaient également de réduire leur consommation d’alcool pour des raisons de santé, ce qui contribue à maintenir la popularité de cette catégorie de produits.
«Les consommateurs de bière sans alcool boivent aussi souvent de la bière», indique-t-elle.
«Souvent, lorsque nous pensons aux produits sans alcool qui sont des répliques de l’alcool, nous pensons que les buveurs consomment seulement ces boissons, mais ce n’est pas le cas.»
Le rapport estime que le secteur des boissons non alcoolisées a ajouté 5,8 milliards $ au PIB du Canada l’année dernière, générant 0,8 $ de PIB supplémentaire pour chaque dollar de production. Il indique que l’industrie a soutenu 45 000 emplois équivalents à temps plein directs, indirects et induits, l’emploi direct dépassant les 16 000 postes à temps plein.
«La résilience du secteur des boissons non alcoolisées se reflète dans les milliers d’emplois locaux bien rémunérés qu’il crée dans les collectivités à travers le pays, des usines de production jusqu’aux réseaux de distribution», affirme Krista Scaldwell, présidente de l’Association canadienne des boissons, dans un communiqué de presse.
«Nos membres sont fiers de soutenir les emplois dans un large éventail de secteurs, malgré l’impact des récentes tensions commerciales sur la chaîne d’approvisionnement hautement intégrée.»
Domination des bières
Un rapport publié en 2024 par l’agence de marketing NIQ a montré que les boissons non alcoolisées ont connu une croissance à deux chiffres au Canada ces dernières années. Les bières non alcoolisées dominent ce marché, représentant 76 % du total des boissons non alcoolisées vendues.
Les ventes de bière ont chuté de 4,5 % entre 2023 et 2024, selon les données de Statistique Canada. Il s’agit de la huitième baisse consécutive et la plus importante du volume des ventes depuis que l’agence a commencé à suivre les ventes d’alcool en 1949.
Au début de l’année, Labatt a annoncé que les variétés sans alcool représentaient désormais environ 4 % du volume des ventes de bière de l’entreprise. En octobre, l’entreprise a lancé la version sans alcool de la Michelob Ultra, élargissant ainsi sa gamme existante de boissons sans alcool au Canada.
La situation est similaire à la brasserie Molson Coors de Toronto, qui produit davantage de boissons sans alcool depuis quelques années.
«Dans le domaine des boissons sans alcool, nous constatons une croissance continue, de l’ordre de deux chiffres d’une année à l’autre», a déclaré Anthony Purchase, vice-président des opérations commerciales pour le Canada, lors d’une entrevue accordée plus tôt cette année.
«Nous travaillons en partenariat avec nos clients pour promouvoir la durabilité et des choix de consommation responsables et sains.»
Les recherches du Conference Board montrent également que les préférences des consommateurs se sont aussi orientées vers des boissons contenant des ingrédients bénéfiques pour la santé, à teneur réduite en sucre, certifiées biologiques et à base de composants végétaux.
«La génération X et les baby-boomers ont vraiment tendance à préférer les boissons à faible teneur en sucre ou sans sucre, et les baby-boomers se soucient également beaucoup des ingrédients naturels», souligne Mme Baldassarre.
– Avec des informations de Ritika Dubey

