Le Canada et d’autres pays ne devraient pas renoncer à faire des affaires avec les États-Unis, a déclaré vendredi l’ancienne gouverneure de Caroline du Sud, Nikki Haley, lors du sommet du B7, à Ottawa.
Mme Haley, ancienne rivale de Donald Trump pour l’investiture républicaine à la présidentielle américaine, figure parmi les principaux intervenants de cet événement, où chefs d’entreprise et diplomates se sont réunis pour trouver une solution à l’incertitude commerciale mondiale.
Le B7 est une conférence partenaire du sommet du G7 qui se tiendra en Alberta le mois prochain.
Les commentaires de l'ancienne gouverneure interviennent alors que les États-Unis alimentent l’instabilité du commerce mondial avec les droits de douane imposés par M. Trump, qui obligent certaines entreprises à réorienter leurs chaînes d’approvisionnement hors du marché américain.
«Ne présumez pas que les États-Unis ne veulent pas faire des affaires avec votre pays, a insisté Mme Haley. Ils veulent vraiment faire des affaires avec votre pays. La situation est simplement désordonnée en ce moment.»
Le nouvel ambassadeur des États-Unis au Canada, Pete Hoekstra, a également mentionné à un auditoire composé de personnalités politiques et d'hommes d'affaires majeurs que les États-Unis étaient «ouverts aux affaires», même si Donald Trump persiste à affirmer qu'il ne lèvera pas les droits de douane sur le Canada, et que le premier ministre Mark Carney ne pouvait rien faire pour changer cela.
L'ambassadeur a également affirmé que le président progressait rapidement dans son programme. «Nous n'avons jamais rien vu de tel dans la politique américaine», a-t-il soutenu.
Le locataire de la Maison-Blanche a insisté à plusieurs reprises sur le fait que les États-Unis n'avaient besoin de rien du Canada, bien que ce dernier soit une source importante de revenus pour les États-Unis dans de nombreux secteurs, notamment l'énergie, l'agriculture et les minéraux critiques.
Nikki Haley a comparé le contexte commercial actuel avec les États-Unis à des «douleurs de croissance» et a assuré que «cela aussi passera».
Vendredi matin, elle a participé à une table ronde sur la manière dont les chefs d'entreprise peuvent instaurer la confiance dans un monde de plus en plus fracturé.
Elle a déclaré que, si toutes les entreprises devraient avoir une «règle de 24 heures» les encourageant à prendre du recul avant de réagir aux changements géopolitiques majeurs, ce devrait être une «règle de 72 heures» pour ceux qui ont lieu actuellement aux États-Unis.
Mme Haley a par ailleurs évité tout commentaire ciblant directement le président Trump, qui l'a battue à l'investiture républicaine en 2024. La politicienne, qui était l'ambassadrice de Donald Trump aux Nations unies lors de sa première présidence, n'a pas obtenu de poste lors de sa seconde administration.
L'ancien chef du Parti conservateur Erin O'Toole a indiqué aux journalistes en marge de la conférence que des signes positifs se dessinaient maintenant que les États-Unis concluaient des accords bilatéraux avec le Royaume-Uni et la Chine.
«C'est un début, nous traversons peut-être la plus grande période d'incertitude», a-t-il avancé.
«Je crois qu'il existe désormais une unité entre de nombreux membres européens (du G7) et le Japon (…) pour s'assurer que les États-Unis comprennent qu'ils ont bénéficié du commerce mondial sur l'économie des biens immatériels, qu'il s'agisse d'Hollywood ou de l'IA, a-t-il ajouté. Nous avons l'occasion de relancer le dialogue.»
— Avec des informations de Kyle Duggan

