Pour une deuxième année consécutive, les revirements ont coulé les Alouettes de Montréal en éliminatoires. Cette fois, ce sont quatre revirements provoqués par les Roughriders de la Saskatchewan qui leur ont procuré une victoire de 25-17 à la 112e Coupe Grey.
Trois interceptions de Davis Alexander et un coûteux échappé de Shea Patterson ont eu raison de la troupe de Jason Maas, qui voit sa neuvième coupe Grey lui échapper.
«Nous ne sommes pas effrayés de le dire: quand nous gagnons la bataille des revirements, nous gagnons. Les deux dernières rencontres éliminatoires que nous avons perdues, nous avons concédé neuf revirements de plus.»
Malgré tout, les Alouettes n'étaient qu'à une possession de ballon de créer l'égalité à la fin de ce duel.
Alors qu'ils venaient de profiter d'une bourde du botteur Brett Lauther — qui venait de rater un placement de 39 verges seulement pour garder les Montréalais à huit points d'écart — et se trouvaient en excellente position avec moins de trois minutes à faire, Tevaughn Campbell a fait perdre le ballon à Patterson à la porte des buts. Marcus Sayles l'a récupéré dans la zone des buts, procurant une reprise à la ligne de 30, sonnant presque le glas des Oiseaux.
En pleurs, Patterson avait du mal à expliquer ce qui venait de se passer lorsqu'il s'est adressé aux médias dans le vestiaire.
«J'ai du mal à décrire la sensation, a-t-il dit d'une voix presque inaudible. J'avais la chance d'obtenir le premier jeu et nous mettre en bonne position pour marquer un touché et créer l'égalité. Je ne sais pas. Leur gars a fait un bon jeu, il m'a frappé par le côté et je n'ai pas pu retenir le ballon.»

«C'est la première fois en 23 matchs que notre attaque perd le ballon à l'intérieur de la ligne de 20 de l'adversaire. On le fait sur un deuxième et deux de la ligne de trois; je n'ai jamais vu ça venir, a raconté Maas. (...) Je sais qu'il va se sentir très mal, mais nous lui avons dit à ce moment-là de garder la tête haute, car il restait encore du temps pour revenir dans ce match. Ce sera surtout difficile pour lui, car il aura six mois pour y penser.»
Les Alouettes ont obtenu une ultime chance, reprenant le ballon avec un peu plus d'une minute à faire, mais ils ont été incapables de créer l'égalité. Alexander, qui s'est de nouveau blessé sur la séquence, a tenté une ultime passe de plus de 50 verges vers la zone des buts, mais elle n'a pas trouvé preneur.
«Nous y avons cru jusqu'à la fin. Quand cette passe s'est retrouvée dans les airs, tout le monde au sein de notre équipe a cru qu'on allait la capter et égaler la marque sur une transformation de deux points, a ajouté Maas. C'est de cette façon que cette équipe fonctionne. Je lève mon chapeau à la Saskatchewan. Ils ont fait les jeux pour l'emporter. On doit retourner au travail. C'est juste qu'on ne se reverra pas avant six mois.»
Deux touchés de Tommy Stevens et un autre d'A.J. Ouellette, jumelés à un placement de 48 verges de Lauther, ont été suffisants pour procurer une cinquième coupe Grey aux Riders, qui ont ainsi stoppé la série de victoires d'Alexander à 13.
Patterson et Stevie Scott III ont marqué les touchés des Alouettes. Jose Maltos-Diaz a ajouté un placement de 23 verges.
Lent départ
L'attaque des Alouettes a eu bien du mal à se mettre en marche en première demie. Sur ses deux premières séquences, elle n'a rien fait qui vaille. Alexander a d'abord été intercepté à la ligne de 22 des Riders, une passe risquée vers Tyson Philpot en double couverture, avant que l'attaque ne soit forcée de dégager sur la suivante.
Même si l'attaque montréalaise a inscrit le premier touché du match sur la séquence suivante, sur la faufilade de Patterson sur un troisième et un, elle a été contenue par la pugnace défense saskatchewanaise pour le reste de la demie.
«Je n'ai pas joué assez bien pour gagner ce match, a laissé tomber Alexander (22 en 34, 284 verges, trois interceptions). Il y a des trucs que je n'ai pas fait pendant la saison, comme donner le ballon trois fois. Quand vous êtes déclassé au poste de quart, vous mettez votre équipe dans le pétrin.
«Au final, je dois être meilleur pour cette organisation dans les plus grands moments de ma vie.»
Pendant ce temps, Trevor Harris, Samuel Emilus et Ouellette se sont chargés des Alouettes. Le quart des Riders a complété 13 de ses 16 passes, dont une série de 10 passes complétées, pour 156 verges en première demie. Il a terminé avec 23 passes complétées en 27 tentatives, pour 302 verges.
Emilus a capté les 10 passes passes dirigées vers lui pour 108 verges, tandis que Ouellette a porté le ballon 17 fois pour 83 verges et un majeur (sur une poussée de 11 jeux sur 92 verges), en plus de capter une passe pour un jeu de 32 verges.
À compter du deuxième quart, les Riders ont marqué 24 points sans réplique avant que Scott ne ramène les Alouettes à 11 points sur le tout dernier jeu du troisième quart.
Les Alouettes ont ajouté le placement de Maltos-Diaz à mi-chemin du quatrième quart. Mais donner quatre fois le ballon à l'adversaire se sera avéré une pente trop abrupte à remonter.

