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Les étudiants en médecine des quatre facultés ont voté en faveur de la grève- AppleNewsTest

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Les résultats du vote montrent toutefois que la communauté étudiante semble divisée

Le campus de l'Université McGill Le campus de l'Université McGill à Montréal, le mardi 14 novembre 2017.

Test MONTRÉAL - Les associations étudiantes des quatre facultés de médecine du Québec ont tenu cette semaine des référendums portant sur une grève étudiante générale illimitée.

Vendredi matin, l’Université de Sherbrooke, l’Université Laval, l’Université de Montréal et l’Université McGill ont confirmé que leurs étudiants en médecine ont voté en faveur d’un mandat de grève.

Les résultats du vote montrent toutefois que la communauté étudiante semble divisée ou que certains craignent les représailles prévues dans la loi 2 pour une action de grève concertée.

La Fédération médicale étudiante du Québec (FMEQ) craint que les sanctions pouvant aller jusqu’à 20 000 $ par jour et par individu faisant une action concertée qui affecterait négativement l’accès aux services de santé s’appliquent aux étudiants. Pour les associations, cette pénalité pourrait atteindre 500 000 $.

`Pour le moment, les référendums étaient sur l’idée d’une grève sous réserve qu’elle soit légale parce que, à notre interprétation, le projet de loi 2 pourrait imposer des sanctions au niveau individuel et au niveau des associations si une telle grève était tenue’, explique en entrevue la vice-présidente de la FMEQ, Félicia Harvey.

`C’est des amendes qu’on juge complètement démesurées, ajoute-t-elle. D’abord, c’est sur des étudiants qui, pour la majorité, n’ont pas beaucoup d’argent, plusieurs même sont endettés pour leurs études. Et au niveau d’associations étudiantes, c’est des associations qui sont basées sur la cotisation des étudiants, et donc, qui mettraient en faillite les associations en une seule journée de grève.’

Mme Harvey précise que c’est à la demande des étudiants eux-mêmes que les associations ont décidé de tenir des assemblées générales pour décider si oui ou non elles se dotaient d’un mandat de grève pour exprimer leurs frustrations à l’égard de la loi 2.

Elle a fait savoir que le moral des troupes était au plus bas. `Les étudiants sont consternés de voir que le gouvernement va aussi loin avec son projet de loi 2, que ça soit pour retirer les droits de négociation, du système de surveillance qu’il compte mettre en place, et des atteintes aux libertés des médecins et peut-être même des étudiants par rapport à leur liberté d’expression, d’association.’

Exode des étudiants

Déjà en début d’année, avec le projet de loi 83 qui oblige les étudiants en médecine à pratiquer dans le système public québécois pendant cinq ans, plusieurs zyeutaient les autres provinces pour y poursuivre leur résidence.

`Avec un deuxième coup comme celui du projet de loi 2, ce discours-là a encore pris plus d’ampleur, notamment pour les finissants qui appliquent en ce moment pour leur poste à la résidence. Plusieurs ont décidé d’appliquer au niveau canadien pour poursuivre leur résidence et d’autres 1/8... 3/8 s’informent déjà sur les pratiques ailleurs au Québec, parce qu’avec un climat politique comme ça, la coercition, un discours de “doctor bashing”, il y a beaucoup d’étudiants qui n’ont pas envie de pratiquer dans ces conditions et qui regardent ailleurs.’

Résultats des associations étudiantes

À Sherbrooke, 65,8 % ont voté en faveur d’un mandat de grève sous réserve que celle-ci soit légale. Le taux de participation s’élève à 75,5 %.

Ce mandat s’applique aux campus de Sherbrooke, Saguenay et la Montérégie, a précisé l’Association générale étudiante en médecine de l’Université de Sherbrooke (AGÉMUS).

Pour l’Université Laval, 53 % des étudiants se sont prononcés en faveur d’une grève générale illimitée. Le taux de participation a été de 76,4 %.

Il a également été convenu, lors de l’assemblée générale spéciale du Regroupement des étudiants en médecine de l’Université Laval (RÉMUL) tenue le 26 octobre, que le référendum sera reconduit la semaine prochaine, soit de mercredi 12 h à samedi 12 h.

Dans un message du RÉMUL envoyé aux étudiants dont La Presse Canadienne a obtenu copie, le regroupement précise que pour des raisons juridiques, il `ne peut pas recommander la participation à une grève, et préconise plutôt l’utilisation de moyens de pression qui ne compromettent pas la tenue des activités pédagogiques’.

À l’Université de Montréal, 70,4 % des étudiants ont voté en faveur d’une grève, avec un taux de participation de 73,7 %. Le mandat de grève s’applique aux campus de Montréal et de la Mauricie.

Dans un communiqué, l’Association des étudiantes et étudiants en médecine de l’Université de Montréal (AÉÉMUM) explique que `ce vote s’inscrit dans la continuité’ de leur politique adoptée dimanche dernier dans laquelle elle dénonce `l’approche autoritaire et centralisatrice de la loi 2′.

Du côté de l’Association des étudiant(e)s en médecine de l’Université McGill (MSS), 64,2 % des participants ont voté en faveur d’un mandat de grève sous réserve que celle-ci soit légale. Le taux de participation s’élève à 63,3 %. Ce mandat s’applique aux campus de Montréal et de Gatineau.

`Bien qu’aucune grève ne soit encore déclenchée, les étudiants passent un message clair avec ce mandat: ils ne sont jamais des otages des fédérations médicales, encore plus fort, ils montent au front avec elles contre la loi 2′, écrit le MSS dans un communiqué.

Les étudiants devant les tribunaux

Rappelons que la FMEQ a annoncé mercredi avoir entrepris une démarche judiciaire pour contester plusieurs articles de la loi spéciale qui brime selon elle les droits d’expression et de grève des associations étudiantes.

La FMEQ demande à la Cour supérieure du Québec de suspendre l’application des articles qui portent atteinte à ces libertés puisque les articles concernés prévoient des amendes salées pour les étudiants et les associations.

`Les personnes en formation refusent de devenir les soignants d’un système où les décisions sont imposées sans dialogue, au détriment de la confiance et de la collaboration. En réduisant la marge de man┼ôuvre des médecins et en affaiblissant la formation, la loi 2 fait des patients les premiers perdants’, indique l’AGÉMUS sur Facebook.

Au nom des quatre présidents des associations étudiantes que la FMEQ représente, Félicia Harvey a indiqué que ceux-ci attendaient d’avoir plus d’informations de la Cour supérieure par rapport au projet de loi 2 avant de décider de déclencher la grève.

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Domicile de la victime Domicile de la victime (Noovo Info )

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Katrine Desautels

Katrine Desautels

Journaliste